Pourquoi l’Eglise a abandonné la messe en latin ? C’est la question qui nous a été posée il y a peu. Ceci nous donne l’opportunité de rappeler les indications du Concile Vatican II qui a initié la réforme liturgique qui guide nos usages liturgiques présents. Il faut pour cela évoquer le numéro 36 de Constitution sur la sainte liturgie Sacrosanctum Concilium qui rappelle que « l’usage de la langue latine, sauf droit particulier, sera conservé dans les rites latins. Toutefois, soit dans la messe, soit dans l’administration des sacrements, soit dans les autres parties de la liturgie, l’emploi de la langue du pays peut être souvent très utile pour le peuple ; on pourra donc lui accorder une plus large place. Il revient à l’autorité ecclésiastique qui a compétence sur le territoire de statuer si on emploie la langue du pays et de quelle façon, en faisant agréer, c’est-à-dire ratifier, ses actes par le Siège apostolique ».(SC36)

Le latin demeure la langue liturgique de l’Eglise. Mais la nécessaire prise en compte de la communauté des croyants participant aux actions liturgiques se concrétise dans la traduction de la liturgie latine dans leurs langues afin de la faire participer activement à la messe qui est le sommet de l’action liturgique. C’est une adaptation nécessaire dans l’optique du dialogue avec le monde voulu par le Concile. Par l’usage des langues locales dans chaque église est ainsi favorisée la prière commune harmonieuse et non cacophonique.

De plus, la logique de l’incarnation initiée par le Christ Jésus doit être prise en compte. Jésus n’a pas imposé une langue à ses congénères. Il a parlé celle du peuple pour se faire comprendre de tous.

Mais la langue qu’il a davantage parlé et qu’il nous invite à adopter c’est celle du dessein de Dieu qui ne réside pas dans des mots mais bien dans la participation active à l’Alliance avec LUI. La catholicité authentique en 2025 ne se trouve pas seulement dans la messe en latin et les rites liturgiques anciens qui alimentent la nostalgie des personnes qui ne l’ont peut-être même pas connu. Elle est visible et réelle dans l’adaptation nécessaire que les pasteurs de l’Eglise dans le respect de la réforme liturgique voulue par le Concile II opèrent au quotidien pour dialoguer avec le monde et gagner le plus d’âmes possibles à la liturgie et à la vie de l’Eglise en préfiguration de la participation à la liturgie céleste dans l’éternité avec Dieu.

L’Eglise n’a pas abandonné le latin. Mais elle nous propose de célébrer nos eucharisties dans la langue commune de la communauté ; celle qui est accessible à tous et compréhensible par tous afin de favoriser la participation de tous à l’action liturgique qui rend présent le Christ au monde.

Nous vous souhaitons un fervent mois du rosaire.

  1. François-Xavier AYISSI